Transporteurs : adapter sa flotte sans subir la réglementation

Entre ambitions climatiques, injonctions réglementaires et réalités de terrain, les transporteurs naviguent dans un cadre mouvant.
Si certaines mesures ont récemment été suspendues – comme les ZFE obligatoires – d’autres, comme les obligations de verdissement de flotte issues de la Loi LOM, restent bien en vigueur. Plus que jamais, comprendre, anticiper et choisir devient stratégique.

Un paysage réglementaire en recomposition

L’annonce du gel des ZFE obligatoires en 2024 a pu semer le doute chez les transporteurs. Faut-il encore préparer sa flotte ? Oui, car si l’obligation nationale est levée, plusieurs agglomérations maintiennent leurs ZFE volontairement. Et surtout, la pression réglementaire ne faiblit pas : Loi LOM, norme Euro 7, appels d’offres publics… Le verdissement du transport reste un objectif structurant à moyen terme.

Loi LOM : des quotas bien réels à intégrer dans sa stratégie

La Loi d’orientation des mobilités impose des quotas progressifs de véhicules à faibles émissions dans les flottes de plus de 100 véhicules. Depuis 2022, un seuil de 10 % s’applique lors des renouvellements. Il est passé à 20 % en 2024 et atteindra potentiellment 50 % en 2030. Ce cadre concerne aussi les prestataires répondant à des marchés publics. Peu de dérogations sont prévues, en dehors de contraintes techniques avérées.

Électrique, gaz ou diesel optimisé ?

Face à ces obligations, les transporteurs doivent arbitrer entre plusieurs solutions techniques. L’électrique apparaît comme une solution idéale en milieu urbain dense, en raison de sa conformité à la vignette Crit’Air 0 et de son absence d’émissions locales. Toutefois, son autonomie limitée restreint son usage aux tournées courtes. Le bioGNV, quant à lui, constitue une alternative pertinente pour des trajets plus longs tout en réduisant l’empreinte carbone, mais son déploiement reste freiné par un réseau d’avitaillement encore inégal. Enfin, certains professionnels misent sur des motorisations diesel Euro 6d, moins polluantes et plus facilement exploitables dans le cadre actuel, en attendant une stabilisation des normes européennes à venir. Chaque configuration implique un arbitrage complexe entre performance opérationnelle, accessibilité à l’énergie, coût global et exigences de maintenance.

Des aides encore trop méconnues

Pour accompagner la transition, des dispositifs financiers existent mais restent sous-utilisés. Le bonus écologique, la prime à la conversion ou encore le suramortissement fiscal permettent de réduire les coûts d’investissement dans les véhicules propres. Certaines Régions déploient aussi leurs propres aides, tout comme l’ADEME, qui coordonne des appels à projets en lien avec les collectivités. Pourtant, dans les faits, une majorité de transporteurs n’y accède pas. Manque d’information, difficulté à constituer les dossiers, critères d’éligibilité complexes : autant d’obstacles qui freinent l’appropriation de ces leviers.

Un besoin urgent d’accompagnement stratégique

Aujourd’hui, la transition énergétique ne peut plus reposer sur des injonctions descendantes. Les transporteurs ont besoin de clarté, de retours d’expérience concrets et d’échanges entre pairs pour bâtir une trajectoire réaliste. C’est là que le salon Euromove 2026 prend tout son sens.

Un salon pour choisir, pas subir

Dans un contexte mouvant où les textes évoluent aussi vite que les technologies, exposer à Euromove 2026, c’est se positionner comme acteur de la transformation, et non comme spectateur contraint. Le salon offrira un espace unique de dialogue entre autorités, opérateurs, constructeurs et PME du transport. Un rendez-vous décisif pour anticiper l’après-ZFE et tracer des stratégies compatibles avec les exigences d’aujourd’hui et les incertitudes de demain.