Autocars bas carbone : ce que l’Europe nous enseigne

Face aux exigences climatiques et aux objectifs européens de décarbonation, le secteur du transport routier de voyageurs entame une mutation stratégique. Euromove 2026 met en lumière les stratégies nationales et les retours d’expérience européens autour du bioGNV, de l’électrique et de l’hydrogène.


L’autocar bas carbone en Europe : un état des lieux contrasté

L’Europe avance à des vitesses inégales selon les États membres. L’Italie s’est positionnée comme pionnière sur le bioGNV avec plus de 1 300 autocars alimentés via un réseau dense de stations publiques (source : NGVA Europe, 2023). L’Allemagne et les Pays-Bas misent sur l’électrique pour leurs dessertes régionales, avec plus de 800 autocars électriques immatriculés à fin 2023. La Finlande, la Suisse et l’Autriche expérimentent l’hydrogène sur des lignes longue distance, soutenues par des programmes pilotes cofinancés par l’Union européenne.

Les dispositifs d’aide varient fortement : en Allemagne, le programme fédéral de conversion flottes (2022–2026) peut couvrir jusqu’à 80 % du surcoût d’achat d’un véhicule propre. Aux Pays-Bas, les appels d’offres publics intègrent des critères environnementaux contraignants depuis 2019.


En France, une transition en cours mais encore timide

En France, la dynamique est réelle mais reste limitée au regard des ambitions affichées. Alors que plus de 80 % du parc d’autocars demeure thermique (source : ADEME, 2024), certaines initiatives se développent : FlixBus a testé des trajets 100 % électriques sur Paris-Lille, Keolis a lancé une expérimentation hydrogène en Occitanie, et plusieurs Régions (Bourgogne-Franche-Comté, PACA) intègrent des autocars au bioGNV dans leur stratégie interurbaine.

Le principal frein reste l’insuffisance d’infrastructures : à fin 2023, seules 14 stations de recharge rapide étaient accessibles aux autocars électriques en France (source : GART), cela a dû d’ailleurs normalement sensiblement évoluer. L’autonomie limitée des véhicules et les surcoûts d’acquisition (jusqu’à +60 % pour un autocar hydrogène par rapport au diesel) constituent d’autres freins.


Trois leviers structurants identifiés par les retours européens

Les retours d’expérience européens convergent vers trois priorités : un cadre politique clair, des aides à l’achat significatives, et un accompagnement des infrastructures (recharge, maintenance, station GNV ou H2). Dans certains Länder allemands, la transformation des dépôts a été intégrée aux plans régionaux dès 2020. Les Pays-Bas imposent une norme “zéro émission” pour tous les marchés publics de transport interurbain dès 2030.

Un autre point essentiel est l’adaptation territoriale. Une ligne régionale vallonnée n’a pas les mêmes contraintes qu’une desserte périurbaine. La standardisation des technologies, la formation des conducteurs et la fiabilité des données de consommation sont devenues des enjeux métier à part entière.


Pourquoi Euromove 2026 intègre ce sujet ?

Euromove 2026 à Rennes proposera un espace dédié à l’autocar bas carbone avec retours d’expérience, prototypes, services d’accompagnement et modules de formation. Exposer sur ce thème, c’est anticiper les futurs appels d’offres, valoriser son engagement environnemental et rencontrer les décideurs publics régionaux.

À travers les échanges intereuropéens initiés sur le salon, les transporteurs français pourront structurer leur stratégie, adapter leur flotte et co-construire la transition énergétique du transport de voyageurs.