Mobilité durable en zone rurale : un enjeu de proximité
Longtemps marginalisée dans les politiques publiques, la mobilité en zone rurale devient un sujet central pour la transition écologique et l’accès aux services. Cet article explore les dispositifs structurés et territorialisés mis en lumière prochainement par Euromove 2026.
Des territoires peu denses, mais des besoins vitaux
Les zones rurales regroupent près de 30 % de la population française sur plus de 70 % du territoire. Et pourtant, moins de 20 % de ces habitants bénéficient d’un transport collectif régulier. Dans ce contexte, 80 % des déplacements reposent sur la voiture individuelle, pouvant engendrer potentiellement isolement, précarité énergétique et inégalités d’accès aux soins, à l’emploi ou à l’éducation.
La mobilité devient ici un bien de première nécessité, en particulier pour les publics fragiles. Les jeunes ruraux, par exemple, sont 2,5 fois moins mobiles que leurs homologues urbains pour accéder à la formation. Une réalité territoriale encore trop peu prise en compte dans les grandes politiques nationales.
Des dynamiques locales en structuration
Partout en France, des collectivités s’organisent pour répondre à ces défis. Dans l’Ouest Vosgien, une offre de navettes à la demande, articulée à des points-relais connectés, assure une desserte fine des villages isolés. Dans le Massif Central, un syndicat de mobilité intègre les établissements scolaires agricoles dans la conception d’un transport solidaire structuré.
Ces projets témoignent de la montée en compétence des territoires. En 2024, selon le CEREMA, 61 % des intercommunalités rurales assurent désormais un service de transport à la demande. Ce sont ces initiatives, souvent hybrides, sobres et reproductibles, que le salon Euromove souhaite mettre à l’honneur.
Une reconnaissance encore incomplète
Depuis la loi LOM, plus de 1000 collectivités rurales sont devenues Autorités Organisatrices de la Mobilité. Mais si la compétence est acquise, les moyens humains et financiers restent limités. L’ingénierie locale fait souvent défaut, et les financements disponibles reposent encore sur des appels à projets à court terme.
Selon l’ADEME, 80 % des territoires à faible densité ne disposent toujours pas d’offre structurée de mobilité bas carbone. Or la mobilité rurale ne peut être pensée sur un modèle urbain. Elle exige des réponses concertées, sobres, intersectorielles, intégrant parfois le scolaire, le social et le sanitaire dans des logiques de mutualisation intelligente.
Un salon pour accélérer les synergies
Euromove 2026 entend faire dialoguer collectivités, opérateurs, constructeurs de véhicules intermédiaires et experts en ingénierie de mobilité.
Expose, c’est valoriser des démarches concrètes dans le transport public de proximité, partager les réussites locales, accéder aux outils de financement et découvrir les innovations adaptées aux territoires peu denses.
Pour les transporteurs de voyageurs, les AOM rurales ou les aménageurs, Euromove devient un espace de convergence, d’inspiration et de partenariats opérationnels. Il est temps de reconnaître que la mobilité en zone rurale est un pilier d’équité territoriale et un levier actif de transition.
Des territoires moteurs de la transition
À l’heure où la transition écologique ne peut ignorer les réalités rurales, Euromove 2026 offre un espace de visibilité et de coopération unique.
Du 2 au 4 juin à Rennes, élus, opérateurs, ingénieries et partenaires découvriront ensemble comment faire du passenger transport en milieu rural une composante centrale des politiques d’avenir.