
Cybersécurité : le maillon faible du transport routier ?
Routiers, logisticiens, exploitants de flotte, transport sanitaire… Tous utilisent désormais des outils connectés, de la géolocalisation à la traçabilité en temps réel. Mais à mesure que la chaîne de transport se digitalise, elle devient aussi une cible privilégiée pour les cyberattaques. Ransomware, piratage de véhicules, fuites de données : les menaces sont réelles, et trop souvent sous-estimées par les PME du secteur. Cet article alerte, explique et propose des pistes concrètes pour renforcer la sécurité numérique dans le transport routier.
Un secteur exposé, souvent mal protégé
Le transport routier repose de plus en plus sur des systèmes d’information interconnectés : ERP, TMS, outils de planification, portails client, télématique embarquée. Cette digitalisation accélérée, nécessaire à la compétitivité, ouvre la porte à de nouvelles failles. En 2023, plusieurs grandes entreprises logistiques ont subi des cyberattaques qui ont paralysé leurs opérations pendant plusieurs jours. Mais les PME ne sont pas épargnées : selon l’ANSSI, 3 entreprises sur 10 du secteur ont déjà été victimes d’au moins une tentative d’intrusion ou d’escroquerie en ligne.
Des chiffres parlants, des experts mobilisés
Selon le baromètre cybersécurité 2024 de l’ANSSI, les attaques ciblant le secteur transport-logistique ont augmenté de 27 % en un an. En France, plus de 400 incidents déclarés ont concerné des transporteurs, dont 38 % des PME. Chez Geodis, un programme de sécurisation des terminaux mobiles a été mis en place en 2023 pour tous les chauffeurs, avec des mises à jour automatisées et une supervision centralisée. TSE Express Médical et DB Schenker signalent également avoir renforcé leurs protocoles de cybersurveillance, en lien avec des prestataires spécialisés.
Des vulnérabilités spécifiques au transport
La particularité du secteur réside dans sa dispersion : véhicules mobiles, personnel itinérant, sous-traitance fréquente, hétérogénéité des outils informatiques. Cela rend la sécurisation des systèmes plus complexe. Par exemple, un simple smartphone non sécurisé peut servir de porte d’entrée à un logiciel malveillant ciblant tout un système de gestion de flotte. En outre, la dépendance aux plateformes tierces (clients, plateformes logistiques, douanes) impose sensiblement une vigilance renforcée sur les accès partagés.
Quelles actions de protection mettre en œuvre ?
Il existe pourtant des gestes simples pour renforcer sa cybersécurité : mise à jour régulière des logiciels, authentification renforcée, segmentation des accès, sauvegardes hors ligne, sensibilisation du personnel à l’hameçonnage. Des solutions plus avancées peuvent être envisagées selon la taille de l’entreprise : pare-feux spécialisés, supervision des réseaux, plan de continuité d’activité en cas d’incident. Des dispositifs publics comme le site « Cybermalveillance.gouv.fr » ou des aides régionales permettent d’initier ces démarches sans tout internaliser.
Être présent au salon Euromove
Euromove propose de faire de la cybersécurité un axe de sensibilisation et d’actions. Ateliers, démonstrations et échanges avec des experts permettront aux entreprises présentes de mieux comprendre leurs risques et de repartir avec une feuille de route adaptée. Car au-delà de la technique, il s’agit d’une condition de survie économique : une attaque peut mettre à l’arrêt une entreprise pendant plusieurs jours, dégrader la confiance des clients, voire entraîner des sanctions en cas de fuite de données personnelles.
Conclusion : La cybersécurité n’est plus un enjeu réservé aux grandes entreprises ou aux opérateurs critiques. Elle concerne désormais chaque acteur de la chaîne de transport. En faire un réflexe, un sujet de formation et un critère de pilotage, c’est protéger la continuité des flux. C’est aussi une manière de valoriser la fiabilité du transport routier à l’ère numérique. Euromove veut faire passer ce message fort : sécurité physique et sécurité numérique vont désormais de pair.